Gueule de bois
Bien sur que j'aimerais avoir un enfant, mais ce n'est pas la cause de ce manque, de ce vide. Et puis quelle horreur de faire un enfant pour combler un manque...Je crois que c'est l'insatisfaction garantie ou alors la satisfaction illusoire avec en prime l'horrible poids à porter pour l'enfant de devoir "combler" sa mère...
J'ai du mal à supporter ce décalage avec les gens de mon age qui ont construit leur vie...Au moment où tout le monde construit, moi, j'ai détruit...Enfin, l'herbe n'est pas toujours plus verte dans le pré d'à coté...C'est la triste morale de mon histoire. Et la tristesse et le désaroi...Je me retrouve comme hébétée à observer ma vie. Je me réveille peu à peu d'un long sommeil où je croyais mes actes justes ou plutot justifiés et je m'apperçois que ce n'était qu'un leurre, un piège. J'ai l'impression d'avoir vécu à trente ans la crise que l'on vit à cinquante. Celle où on fusille parfois sa vie sans le moindre remord et où le retour en arrière est impossible.